En 2013 et 2014, plusieurs études quantitatives ont été menées auprès des français concernant leur connaissance des psychothérapies, la perception qu’ils en ont et leur recours passé ou à venir à celles-ci, pour des problématiques personnelles ou professionnelles
Il s’agit des études TNS Sofres pour Psychologie Magazine menée en juin 2013 auprès de 1003 personnes (1) , Médiaprisme menée en décembre 2014 auprès de 1064 personnes (2) et Opinionway, menée pour la mutuelle des personnels de l’Education Nationale « MGEN » en décembre 2014 auprès de 1009 personnes (3), à chaque fois avec des échantillons représentatifs de la population française de 18 ans et plus.
En attendant la mise à jour de macro-études plus larges, ces études commencent à montrer une « démocratisation » des psychothérapies, longtemps associées à la folie ou aux maladies mentales.
Principaux résultats
Il apparaît que 28% (1) à 33% (2) des français reconnaissent consulter ou avoir consulté un psy (psychiatre, psychologue, psychothérapeute, psychanalyste) pour une thérapie courte ou de longue durée. Ce chiffre est plus élevé pour les femmes : 40% versus 33% (2). Les chiffres sont moins élevés chez les hommes et sont sans doute sous-estimés au vu de notre culture qui pousse les hommes à cacher leurs difficultés et se montrer sous leur meilleur jour.
Les 72% qui n’ont pas consulté (1) se décomposent en 58% qui ne sont pas tentés par une consultation chez un psy et 14% qui y songent. Ceux qui ne sont pas tentés l’expliquent de différentes manières : je n’en ai pas besoin (62%), c’est trop cher (23%), je ne suis pas sûr que ce soit efficace (17%), je préfère parler de mes problèmes ou de mon intimité avec mes amis (14%), je ne sais pas qui aller voir (11%) ou je n’ai pas osé faire la démarche (8%). Si 14% (1) songent faire une psychothérapie, 33% des français pense que tout le monde devrait aller voir un psy au moins une fois dans sa vie (2).
Les motifs de consultation (1) sont dans l’ordre la dépression (33%), un mal-être diffus (31%), du stress & de l’anxiété (21%), des ennuis familiaux (18%), le décès d’un proche (13%), des ennuis de santé (12%), des ennuis d’ordre professionnel (11%) ou encore « pour mieux se connaître » (6%).
Quelle est l’efficacité des psychothérapies menées selon les français ?
62% (1) à 65% (2) des français considèrent que leur psychothérapie les a beaucoup et assez « aidés » (1) ou qu’elle a été une expérience « positive » (2). 25% considèrent que cela les a un peu aidés et 13% que cela ne les a pas du tout aidés (1). Les plus jeunes sont les plus favorables à la psychothérapie : 45% des 25-34 ans sont prêts à recommander à leurs proches de consulter au moins une fois dans leur vie (2).
D’autres informations intéressantes ont été mises à jour (3) : 80% des français considèrent que la réponse la plus efficace face aux souffrances psychologiques est la psychothérapie avant l’entourage (66%), un traitement médicamenteux (58%) ou une hospitalisation (47%). 82% d’entre eux se sentent pas du tout ou insuffisamment informés sur l’organisation des soins de santé ou les médicaments utilisés pour les problèmes psychologiques. 49% ont déjà pris ou prennent un médicament pour diminuer leur angoisse, s’endormir, lutter contre la dépression ou réguler leur humeur.
Si le médecin reste le référent pour les problème de stress, de dépression ou d’insomnie, seuls 25% des personnes qui ont suivi une psychothérapie l’ont fait à l’initiative de leur médecin, 26% à l’initiative de leur psychiatre et 49% de leur propre initiative. Enfin, parmi les « actifs », 33% déclarent s’être rendus sur leur lieu de travail en état de souffrance psychique. Et si 55% déclarent être attentifs à la santé psychique et mentale de leurs collègues, seuls 21% pensent que leur supérieur hiérarchique est attentif à leur santé mentale, et seulement 18% se sentiraient prêts à en parler avec leur supérieur s’ils se trouvaient en détresse psychique.
Il apparaît donc que le recours à la psychothérapie se démocratise au fil du temps et que les patients deviennent de plus en plus acteurs de leur thérapie, de son efficacité et de son succès. Des améliorations sont encore nécessaires pour permettre aux patients de mieux s’orienter et libérer leur parole, notamment au travail.
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Carole Aubert, Cabinet Paramédical au 1er étage, 71 boulevard de Sébastopol 75002 Paris